Le massif vosgien est desservi par d’anciennes voies ferrées, héritées de la grande époque industrielle et du tourisme de villégiature, qui jalonnent aujourd’hui le territoire. Dans la plaine, la gare d’Épinal constitue une porte d’entrée majeure, reliée par TGV à Paris (environ 2h15, SNCF Connect) et par TER aux autres grandes villes régionales (Nancy, Saint-Dié-des-Vosges, Remiremont).
Le réseau FLUO Grand Est propose un service renforcé dès le printemps (de mai à septembre), mais la grande nouveauté, c’est la multiplication des navettes hivernales vers les stations de ski (Plainfaing, Gérardmer, La Bresse). En 2023, près de 80 000 voyageurs ont emprunté ces lignes saisonnières (Région Grand Est), preuve d’un engouement croissant.
Durant les mois d’avril et mai, l’exploration des vallées vosgiennes à pied ou à vélo est un enchantement. Depuis Saint-Dié ou Épinal, les cars du réseau FLUO permettent d’atteindre les portes du Parc naturel régional des Ballons des Vosges (27 communes vosgiennes sont classées parc), villages de Plombières-les-Bains, Bussang ou le Val d’Ajol. Le sentier des Roches entre le Col de la Schlucht et le Hohneck (accès par bus) est alors praticable, tout comme la Voie Verte des Hautes Vosges, une ancienne voie ferrée transformée en piste cyclable sur plus de 53 km (La Voie Verte).
En juillet-août, les lacs vosgiens bruissent de vie. Les bus estivaux desservent Gérardmer (Ligne 17) et Xonrupt-Longemer au départ de Saint-Dié et Remiremont. On accède ainsi à pied aux lacs de Gérardmer, Longemer, Retournemer, sans souci de stationnement, et en limitant la pression sur un environnement fragile. Les randonneurs avertis peuvent rejoindre le Hohneck (1363m, deuxième sommet du massif) puis s’offrir la traversée jusqu’à Munster via les crêtes.
À l’automne, les forêts vosgiennes se parent d’ocre, de cuivre et de brume matinale. C’est la saison idéale pour sillonner la vallée de la Plaine, jusqu’à Raon-l’Étape ou Senones, par les autocars FLUO (ligne 09). Les bourgs de l’ouest comme Fontenoy-le-Château ou Granges-sur-Vologne, accessibles en car, proposent marchés, petits musées, et itinéraires pédestres qui révèlent le patrimoine rural.
Dès la mi-décembre, les navettes “Montagne” relient les gares d’Épinal, Remiremont, ou Gérardmer et les stations de ski vosgiennes (La Bresse-Hohneck, Gérardmer, Xonrupt). Les week-ends, l’affluence rend la solution collective encore plus pertinente. Il est possible d’arriver en train matinal à Remiremont ou Saint-dié, puis de continuer en bus, en louant sur place raquettes ou skis (près de 75% des stations vosgiennes proposent un accès navette en 2023).
Le massif vosgien est traversé par près de 4 000 kilomètres de sentiers balisés (source : Club Vosgien), dont la célèbre crête GR5. Mais ici, pas de nécessité de se lancer dans une équipée héroïque : de nombreuses randonnées accessibles se dessinent au départ des gares et arrêts de bus.
Côté vélo, la présence de nombreuses voies vertes — souvent d’anciennes lignes de chemin de fer — font des Vosges un territoire pionnier du cyclotourisme doux. On peut louer son vélo à la gare d’Épinal (Office du Tourisme d’Épinal), ou opter pour des vélos à assistance électrique au départ de Saint-Dié ou Gérardmer, désormais proposés par plusieurs compagnies locales.
Se passer de la voiture, c’est aussi renouer avec un certain art du temps retrouvé. Nombre de chambres d’hôtes, fermes-auberges et petits hôtels jouent désormais la carte de l’accessibilité sans voiture. À Gérardmer, 30% des hébergeurs sont situés à moins de 500m d’un arrêt de bus ou de la gare (Lorraine au Cœur). Beaucoup proposent un service de navette flexible pour rejoindre, à la demande, les points de départ de randonnée ou les plages horaires décalées du train.
À chacune de vos saisons, un voyage sans voiture dans les Vosges s’ouvre comme une promesse d’aventure à taille humaine : celle du pas lent, des rencontres dans les trains, du chant de la forêt derrière la vitre du bus, du plaisir du pique-nique face aux lacs ou sur les crêtes. Privilégier la mobilité douce, c’est offrir une respiration nouvelle à ces montagnes, en préserver la beauté, en éprouver la saveur. Et, le temps d’un voyage, changer de perspective — pour voir, vraiment, ce que les Vosges ont à offrir.